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TOI ET MOI

que je ne te connaissais pas.
Alors, amoureux, je saccage
tes lèvres de baisers nerveux,
je prends dans mes mains ton visage
et je rebrousse tes cheveux.
Je ris, je suis heureux, je t’aime…
Mais quand j’ai défait les chiffons
et trouvé tes vrais yeux au fond
je vois bien que ce sont les mêmes !
Lorsqu’enfin je tiens dans mes doigts
sous tes cheveux ta tête nue,
tristement déçu, je revois
ton front de la dernière fois :
c'est toujours toi
qui continues…
Je tâche en vain sous mes baisers
de ranimer l’âme éphémère.
C’est fini. Le charme est brisé.
Et tu ressembles à ta mère.