Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/121

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desquels on expédie les bois en les faisant flotter. N’as-tu pas déjà remarqué, Julien, le long de notre route, ces bois et ces grosses bûches qui descendent tout seuls les rivières ?

FLOTTAGE DES BOIS DANS LA NIÈVRE. — Pour transporter sans frais les bois abattus, on les amène jusqu’au bord des rivières ou des ruisseaux, et on les y jette pêle-mêle, bûche à bûche. Quand les bois sont descendus jusqu’à l’endroit où la rivière s’élargit et devient navigable, on les arrête et on les dispose en forme de radeaux dits trains de bois, sur lesquels montent les mariniers pour les diriger.


— Oui, oui : il y a sur le rivage des ouvriers armés de crocs qui empêchent les bûches de s’arrêter en chemin.

Chêne. Châtaignier. Orme. Pin. LES ARBRES DE NOS FORÊTS. — Le chêne est un arbre magnifique qui vit communément 100 ou 150 ans et qui dépasse parfois 500 ans. Son bois est un des plus durs : son écorce, appelée tan, sert au tannage des cuirs : ses glands servent à nourrir les porcs. — La France possède aussi de grandes forêts de châtaigniers, qui se trouvent surtout dans le Limousin, l’Auvergne, les Cévennes, etc. Les châtaignes forment un des principaux aliments des montagnards de ces pays. — L’orme, qui sert à ombrager la plupart de nos grandes routes et de nos promenades, est aussi un très bel arbre donnant d’excellent bois de charpente et de chauffage. — Les pins, qui nous donnent la résine, croissent en grand nombre dans la Gascogne et la Provence.


— Eh bien, c’est un homme de la Nièvre, Jean Rouvet, qui a eu le premier, il y a déjà quatre cents ans, la bonne idée de faire flotter les bois de cette manière en les abandonnant au cours de l’eau. Ainsi arrivent jusqu’à Paris et dans les autres villes les bois qui servent à chauffer les habitants ou à construire les maisons.