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LXXII. — La guérison de Julien. — Le chemin de fer. — Grenoble et les Alpes du Dauphiné.


La maladie nous fait mieux sentir combien les nôtres nous aiment, en nous montrant le dévouement dont ils sont capables.


Heureusement les prévisions du médecin se réalisèrent. Quand Julien s’éveilla, il était beaucoup mieux : le délire avait disparu et la fièvre était presque tombée.

Deux jours de repos achevèrent de le remettre.

Le médecin permit alors aux deux jeunes Lorrains de partir pour Marseille, mais il prit André à part et lui recommanda de ne pas laisser le petit garçon se fatiguer.

— L’entorse du pied, dit-il, ne permettra pas à votre frère de marcher facilement avant un mois. D’ici là, il faut distraire cet enfant et ne pas le laisser s’attrister tout seul, de crainte que la fièvre nerveuse dont il vient d’avoir un accès ne reparaisse.

André remercia le médecin de ses bons avis ; il ne savait comment lui montrer sa reconnaissance, car le docteur, loin de vouloir être payé, avait fait cadeau à son petit malade d’une pantoufle de voyage pour le pied blessé.

GARE DE CHEMIN DE FER. — Les gares sont des abris sous lesquels les trains s’arrêtent ; c’est là que descendent et montent les voyageurs, c’est là qu’on charge et décharge les marchandises. Les gares des grandes villes, surtout celles de Paris, sont de véritables monuments.


La gaîté de Julien revenait peu à peu : il voulut aider lui-même, de son lit, à faire le paquet de voyage, et il n’oublia pas de mettre dans sa poche son livre sur les grands hommes, afin, disait-il, de bien s’amuser à lire dans le chemin de fer.

Lorsque les préparatifs furent achevés, André régla partout les dépenses qu’il avait faites ; puis il prit le petit Julien dans ses bras. Julien portait de sa main valide le paquet de voyage attaché au fameux parapluie. Quoique bien embarrassés ainsi,