Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/201

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songer à lui annoncer immédiatement la mort de son frère Michel en Alsace-Lorraine et l’arrivée de ses neveux.

Jérôme, en apprenant ces tristes nouvelles, se trouva bien embarrassé pour donner conseil à André et à Julien.

— Mes enfants, leur dit-il, réfléchissez vous-mêmes. Si vous allez à Bordeaux par le canal et qu’André travaille à bord, cela ne vous coûtera rien, c’est vrai, mais ce sera un voyage d’un mois, et très pénible, en hiver surtout. Peut-être feriez-vous mieux de prendre le chemin de fer : je puis vous prêter une trentaine de francs pour compléter ce qui vous manque, et dès demain vous serez rendus à Bordeaux sans fatigue.

— Je vous suis bien reconnaissant, patron Jérôme, répondit André d’une voix tremblante, car il était accablé par le nouveau malheur qui les frappait ; mais, en supposant que nous prenions aujourd’hui le chemin de fer pour arriver à Bordeaux demain, que deviendrions-nous dans cette grande ville, si je ne trouvais pas tout de suite de l’ouvrage ? Songez-y donc : Julien ne peut marcher, notre oncle est à l’hôpital, et n’a peut-être pas d’économies pour sa convalescence.

LANGUEDOC, ROUSSILLON ET COMTÉ DE FOIX. — Le haut Languedoc est couvert par les monts des Cévennes : Mende, Privas, le Puy en sont les villes principales. On y élève les vers à soie ; on y fabrique des dentelles. Le bas Languedoc est couvert de vignobles dont plusieurs sont célèbres, comme Lunel et Frontignan. — Les vins liquoreux du Roussillon sont également renommés ; Perpignan (36.100 habitants) est une place de guerre de premier ordre. — Le comté de Foix est une contrée montagneuse, connue pour ses fers et ses forges.

— C’est vrai, dit Jérôme, frappé du bon sens d’André.

— Quelle situation, alors, patron Jérôme ! non seulement il nous serait impossible de vous rembourser les trente francs