Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/207

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— Oh ! pensa-t-il, je suis content de savoir l’histoire de ce beau canal qui a été si difficile à creuser et où notre bateau passe si facilement aujourd’hui ! Je m’en vais, pendant notre voyage, regarder ces grands travaux-là tout le long de la route… Voyons maintenant ce qui vient à la suite.


II.   C’est aussi dans le Languedoc, à Alby, qu’est né un des plus grands navigateurs, dont le nom est connu de tous, La Pérouse. Tout jeune encore, ayant lu le récit des longs voyages sur mer et des découvertes de pays nouveaux, il fut pris du désir d’être marin, entra à l’école de marine, puis dans la marine royale.

Après de nombreuses expéditions sur mer, où il s’était distingué par son habileté et son courage, le roi Louis XVI le chargea de faire un grand voyage autour du monde en cherchant des terres nouvelles ou de nouvelles routes pour les navigateurs.

Dans sa lettre à la Pérouse, Louis XVI lui disait ces belles paroles : « Que des peuples dont l’existence nous est encore inconnue apprennent de vous à respecter la France ; qu’ils apprennent surtout à la chérir… Je regarderai comme un des succès les plus heureux de l’expédition qu’elle puisse être terminée sans qu’il en ait coûté la vie à un seul homme. »

Pendant trois ans la Pérouse voyagea de pays en pays, de mers en mers. Il envoyait de ses nouvelles par les vaisseaux qu’il rencontrait ou par les côtes habitées où il relâchait.

SAUVAGES DE L’OCÉANIE. — Une grande partie des îles de l’Océanie est peuplée par des sauvages de race malaise. Ils ont le teint d’un rouge de brique foncé, le nez court et gros, la bouche très large, les yeux bridés, les cheveux noirs. Ils sont habiles marins et se hasardent au loin sur leurs pirogues d’écorce : ils assaillent et pillent les vaisseaux que la tempête jette sur leurs côtes ; plusieurs tribus sont anthropophages.

Puis tout à coup on ne reçut plus de lui ni de ses compagnons aucun message. Toutes les nations de l’Europe, qui suivaient de loin avec intérêt le grand navigateur français, commencèrent à s’émouvoir. On envoya des navires à sa recherche. Avait-il fait naufrage, était-il enfermé dans quelque île déserte ou prisonnier chez des peuples sauvages, on ne le savait, et pendant longtemps on ignora ce qu’il était devenu.

Enfin, en 1828, un autre navigateur non moins célèbre, Dumont d’Urville, né en Normandie, découvrit après bien des recherches,