pont de glace. Les arcades de neige gelée en sont si hautes et si larges qu’on peut passer dessous facilement ; on a alors sur sa tête une belle voûte de neige brillante, ornée de découpures comme celles que les sculpteurs font aux voûtes des chapelles ; en même temps on marche de rocher en rocher dans le lit même du torrent, qui passe près de vous en grondant et en roulant les cailloux avec fracas.
— Cela doit être bien beau à voir, dit Julien ; mais que devient-il ensuite, ce torrent-là, savez-vous, patron ?
— Ce torrent-là ? Eh bien, mais il continue à courir à travers les montagnes, en se creusant le lit le plus sauvage qui se puisse imaginer. Quand il arrive, après cinq lieues de course, au village de Saint-Sauveur, on le traverse sur un pont superbe de pierre et de