Après un petit temps de repos ils se remirent en route. Mais tout à coup l’obscurité augmenta. Julien effrayé se serra plus près de son grand frère.
Bientôt les étoiles qui les avaient guidés jusqu’alors disparurent. Un nuage s’était formé au sommet de la montagne, et, grossissant peu à peu, il l’avait enveloppée tout entière. Les enfants eux-mêmes se trouvèrent bientôt au milieu de ce nuage. Entourés de toutes parts d’un brouillard épais, ils ne voyaient plus devant eux.
Ils s’arrêtèrent, bien inquiets ; mais tous deux, pour ne pas s’affliger l’un l’autre, n’osèrent se le dire.
— Donne-moi ton paquet, dit André à Julien ; je le joindrai au mien ; ton bâton sera libre, il me servira à tâter la route comme font les aveugles, afin que nous ne nous heurtions pas aux racines ou aux pierres. J’irai devant ; tu tiendras ma blouse, car mes deux mains vont être embarrassées ; mais je t’avertirai, je te guiderai de mon mieux. N’aie pas peur, mon Julien.