de la pâte : elle se sert d’un rouleau pour étendre la pâte et l’amincir.
— C’est cela même ; seulement les rouleaux de la papeterie tournaient tout seuls sans qu’on pût deviner qui les mettait en mouvement. Puis, sais-tu ce qui sortait à la fin de toute cette rangée de rouleaux ? C’était une interminable bande de papier blanc, qui se déroulait sans cesse comme un large ruban. La machine elle-même coupait cette bande comme avec des ciseaux, et les feuilles de papier tombaient alors toutes faites : les ouvriers n’avaient qu’à les ramasser. N’est-ce pas merveilleux, Julien ? à un bout de la grande salle, on voit des chiffons et une bouillie blanche ; à l’autre bout, des feuilles de papier sur lesquelles on pourrait tout de suite écrire ; et il ne faut pas plus de deux minutes pour que la bouillie se change ainsi en papier.
— Oh ! j’aimerais bien voir cela, moi aussi, dit Julien.
— On m’a dit, reprit André, que tout le long de la France nous rencontrerions bien d’autres machines aussi belles et aussi commodes, qui font toutes seules la besogne des ouvriers et travaillent à leur place, et je m’en suis revenu émerveillé de l’industrie des hommes.