Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/99

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fut bien surpris de voir l’habitation des porcs non moins soignée et propre que le reste de la ferme.

— Tout de même, dit-il, c’est se donner de la peine à plaisir que de tenir si proprement des bêtes que chacun sait aimer la saleté.

— Vraiment, Julien, tu crois cela ? dit M. Gertal.

— Dame, monsieur Gertal, on dit toujours : sale comme un porc. C’est bien sans doute parce que les porcs aiment le fumier.

UNE PORCHERIE DANS LA BRESSE. — Quand le porc est d’une belle race, il donne de grands profits à l’éleveur. Les plus belles races de France sont celles de Bresse, de Craon (Mayenne), la race augeronne (Normandie), la race périgourdine et la race pyrénéenne. La race commune, trop répandue, est tardive et d’un mauvais rapport.

— Eh bien, petit Julien, c’est une erreur. De tous les animaux, c’est le seul qui prenne le soin de ne pas salir sa litière quand on la lui tient propre. Il adopte alors un coin écarté où il va déposer ses ordures, tant il craint de gâter sa litière.

— Quoi, c’est vrai, cela, monsieur Gertal ? dit Julien avec surprise. Eh bien, je vous assure que je ne l’aurais jamais cru.

— Mais, dit André, il n’en est pas moins certain que les porcs se vautrent dans la boue tant qu’ils peuvent.

— Les porcs mal soignés, André, ceux qu’on ne mène pas se baigner chaque jour.

— Comment, dit Julien, on mène les porcs se baigner ?

— Oui, mon ami, ceux qui veulent tirer un bon revenu du porc ne manquent point de le conduire chaque jour à quelque ruisseau quand ils n’ont point chez eux d’eau suffisamment propre ; car le porc est sujet aux maladies de peau, et la propreté l’en exempte toujours.

— Est-ce que c’est un bon profit d’élever des porcs ?

— C’est un des meilleurs quand on s’y prend bien ; seulement, là comme partout, il faut du soin. Quand une fermière