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TAGI-COMÉDIE.
Souffrez que j’aille voir cet esprit infidèle.
SEGIMIRE.
Enfin il faut céder à l’ardeur de ton zèle :
Va, puisque tu le veux, faire un dernier effort,
Mais je n’espère rien de l’ingrat ni du sort.
Juste ciel, je le vois ! Mais attendons qu’Émile
Ait pris au lieu de nous, une peine inutile ;
Pour ne pas ajouter la honte à nos malheurs,
Rentrons dans cette tente, et cachons nos douleurs.

Scène II.

FLAVIAN, HERCINIE.
FLAVIAN.

Ne vous offensez point si je romps le silence,
Puisque l’on voit ma vie, et ma mort en balance :
Voici, voici le jour, propice ou rigoureux,
Qui rendra mon esprit content ou malheureux.
Voici le jour fatal, où la belle Hercinie
Va me combler de gloire, ou de peine infinie ;
Va suivre mes destins, ou les abandonner ;
Va me couvrir de honte, ou me va couronner.