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ARMINIUS,
- Ajoutez cet éclat, à la gloire romaine ;
- Enchaînez la fortune, en rompant cette chaîne ;
- Et me forcez moi-même, en voyant vos bontés,
- De concevoir des vœux, pour vos prospérités.
- C’est la le plus haut point, où peut monter la gloire ;
- Oui, c’est un grand succès, d’éternelle mémoire,
- De voir un ennemi, que l’on croit généreux,
- Prier pour sa défaite, et pour vous rendre heureux.
GERMANICUS.
- Hélas n’augmentez point, la peine que j’endure ;
- Sans l’irriter encor, elle n’est que trop dure
- Quiconque est généreux, et ne le paraît pas,
- Souffre un mal violent, pire que le trépas.
- La vertu dans les fers, est un objet à plaindre ;
- Mais Tibère en son trône, est un objet à craindre :
- Et Rome trop exacte, en ses commandements,
- Veut que ses volontés, règlent mes sentiments.
ARMINIUS.
- Quand Tibère verrait, en sa colère juste,
- Le spectacle fameux, qui fit pleurer Auguste ;
- Quand il verrait Varus, suivi de ses soldats,
- Tomber avec l’aigle, et céder à mon bras ;
- À quelque extrémité qu’arrivât sa colère,
- Des maux, des maux si grands, adouciraient Tibère ;