Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je crois, en effet, le témoignage de cet enfant de la plus haute importance, répondit M. Daburon.

Et se retournant vers l’enfant :

— Saurais-tu, mon petit ami, demanda-t-il, nous dire de quoi était chargé le bateau ?

— C’est que je n’en sais rien, monsieur, il était ponté.

— Montait-il ou descendait-il la Seine ?

— Mais, monsieur, il était arrêté.

— Nous le pensons bien, dit Gévrol ; M. le juge te demande de quel côté était tourné l’avant du bateau. Était-ce vers Paris ou vers Marly ?

— Les deux bouts du bateau m’ont semblé pareils.

Le chef de la sûreté fit un geste de désappointement.

— Ah ! reprit-il en s’adressant à l’enfant, tu aurais bien dû regarder le nom du bateau, tu sais lire, je suppose. Il faut toujours regarder le nom des bateaux sur lesquels on monte.

— Je n’ai pas vu de nom, dit le petit garçon.

— Si ce bateau s’est arrêté à quelques pas du quai, objecta M. Daburon, il aura probablement été remarqué par des habitants de Bougival.

— Monsieur le juge a raison, approuva le commissaire.

— C’est juste, fit Gévrol. Du reste, les mariniers