Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/374

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avait suivi M. de Commarin ; quant à l’autre, il n’est pas plus son fils que Jean que voici, et qui sera fourré à la porte, si on l’aperçoit ici avec ses escarpins en cuir de brouette.

— Voilà une histoire ! exclama Jean, peu soucieux du danger qui le menaçait.

— Il est connu qu’il en arrive tous les jours comme ça dans les grandes maisons, opina le cuisinier.

— Comment diable cela s’est-il fait ?

— Ah ! voilà ! Il paraîtrait qu’autrefois, un jour que madame défunte était allée se promener avec son fils âgé de six mois, l’enfant fut volé par des bohémiens. Voilà une pauvre femme bien en peine, vu surtout la frayeur qu’elle avait de son mari, qui n’est pas bon. Pour lors, que fait-elle ? Ni une ni deux, elle achète le moutard d’une marchande des quatre saisons qui passait, et ni vu ni connu je t’embrouille, monsieur le comte n’y a vu que du feu.

— Mais l’assassinat ! l’assassinat !

— C’est bien simple. Quand la marchande a vu son mioche dans une bonne position, elle l’a fait chanter, cette femme, oh ! mais chanter à lui casser la voix. Monsieur le vicomte n’avait plus un sou à lui. Tant et tant, qu’il s’est lassé à la fin, et qu’il lui a réglé son compte définitif.

— Et l’autre qui est là, le grand brun ?

L’orateur allait, sans nul doute, continuer et donner les explications les plus satisfaisantes, lorsqu’il