Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/465

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

qu’elle dît ou non la vérité ! Il pouvait apprécier la violence qu’elle se faisait depuis une heure, lui qui connaissait si bien son caractère.

— Ce n’est pas tout, ajouta-t-elle, la clé de la petite porte que j’ai jetée à Albert, il ne me l’a pas rendue, je me le rappelle bien, nous l’avons oubliée. Il doit l’avoir serrée. Si on la trouve en sa possession, elle prouvera bien qu’il est venu dans le jardin.

— Je donnerai des ordres, mademoiselle.

— Il y a encore un moyen, reprit Claire, pendant que je suis ici, envoyez vérifier le mur…

Elle pensait à tout.

— C’est fait, mademoiselle, continua M. Daburon. Je ne vous cacherai pas qu’une des lettres que je viens d’expédier ordonne une enquête chez votre grand’mère, enquête secrète, bien entendu.

Claire se leva rayonnante, et pour la seconde fois tendit sa main au juge.

— Oh ! merci ! dit-elle, merci mille fois ! Maintenant je vois bien que vous êtes avec nous. Mais voici encore une idée, ma lettre du mardi, Albert doit l’avoir.

— Non, mademoiselle, il l’a brûlée.

Les yeux de Claire se voilèrent, elle se recula.

Elle croyait sentir de l’ironie dans la réponse du juge. Il n’y en avait pas. Le magistrat se rappelait