Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/542

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— Il paraît, répondit sèchement Clergeot, qui n’aime pas à être traité familièrement.

— Tiens ! tiens ! fit le père Tabaret.

Et, poussé par une curiosité bien naturelle chez un propriétaire qui doit avant tout redouter de loger des gens gênés, il ajouta :

— Qui diable êtes-vous en train de me ruiner ?

— Je ne ruine personne, riposta M. Clergeot d’un air de dignité offensée. Avez-vous eu à vous plaindre de nos relations ? Je ne le pense pas. Parlez de moi, s’il vous plaît, au jeune avocat qui fait des affaires avec moi, il vous dira s’il a lieu de regretter de me connaître.

Tabaret fut péniblement impressionné.

Quoi ! Noël, le sage Noël était le client de Clergeot ! Que voulait dire cela ? Peut-être n’y avait-il aucun mal. Cependant les quinze mille francs de jeudi lui revenaient à la mémoire.

— Oui, dit-il, désireux de se renseigner, je sais que M. Gerdy mène l’argent assez rondement.

Clergeot a la délicatesse de ne jamais laisser attaquer ses pratiques sans les défendre.

— Ce n’est pas lui personnellement, objecta-t-il, qui fait danser les écus, c’est sa petite femme chérie. Elle est grosse comme le pouce, mais elle mangerait le diable, ongles, cornes et tout.

Quoi ! Noël entretenait une femme, une créature que Clergeot lui-même, l’ami des petites dames, trou-