Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XI

LE NŒUD DE RUBANS ROUGES.


Au bout d’une demi-heure de marche lente et pénible, toujours poursuivi par la musique irritante des perroquets, j’aperçus un cavalier qui cheminait devant moi. Ce cavalier, vêtu comme l’un de ceux qui avaient un instant interrompu notre partie, semblait aussi agacé que je l’étais moi-même. Penché sur un coté de sa selle à la façon des Jarochos, il avançait lentement, gesticulant, levant le poing vers la voûte du ciel avec tous les symptômes d’une rage concentrée. Enchanté que le hasard m’envoyât un compagnon d’infortune, je crus devoir lui apporter le tribut de mes consolations j’y réussis au-delà de mon espoir. À peine, à force de coups d’éperons, eus-je pu mettre mon cheval à côté du sien, qu’une hilarité subite remplaça l’irritation à laquelle il semblait en proie.