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LE CORSET.

dans le cas particulier, en faire nous-mêmes l’expérimentation. Quoi qu’il en soit, le corset a fait et fait encore trop de mal à la femme pour que le médecin puisse s’en désintéresser. Cet appareil, le plus répandu de tous les appareils orthopédiques, puisqu’il s’adresse d’abord à la femme bien portante et que toutes les femmes le portent, est du domaine de l’hygiène lorsqu’il est considéré comme vêtement capable de conserver la santé, du domaine de la thérapeutique lorsqu’il devient un moyen palliatif ou curatif de certaines affections. C’est à ce double titre qu’il pouvait séduire une femme médecin, et c’est l’intérêt passionnant de cette double étude qui m’a entraînée malgré moi, de plus en plus, vers la solution d’un problème complexe et ardu.

Pour se consacrer à ce travail, il ne fallait pas craindre la dépréciation qui peut s’attacher à une entreprise de ce genre excessivement délicate pour un médecin. Mais j’étais décidée, dès le premier jour, à conserver au but que je poursuivais son véritable caractère scientifique et à observer la plus stricte correction professionnelle. Obligée, pour mener mon œuvre à bien, de m’en occuper personnellement, tant en théorie qu’en pratique, malgré le peu de goût que j’avais pour certaines questions matérielles, ce me sera un dédommagement et une consolation si, au milieu des difficultés de ma tâche, j’ai pu replacer la question du corset dans le domaine de l’hygiène et de la thérapeutique et rendre service à l’humanité.