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ANNEXES


ÉTUDE DU CORSET

au point de vue
DE L’HYGIÈNE DU VÊTEMENT DE LA FEMME[1]


En abordant l’étude si complexe du vêtement de la femme, à notre époque, au point de vue de l’hygiène, je me propose de passer en revue toutes les parties de ce vêtement dont l’action peut avoir une influence sur la santé. J’entreprends une tâche très lourde, très difficile, mais le moment me paraît opportun. La femme a entrevu la possibilité de modifier son genre de vie, elle veut prendre part aux travaux et aux exercices physiques des hommes ; d’autre part, elle est incommodée par le vêtement actuel, elle est malade, et, par suite, prête à en accepter les modifications. Je saisis cette heureuse disposition, convaincue qu’on ne peut rien faire pour les femmes qu’avec leur propre assentiment, et je serai heureuse si mon travail, basé sur des données scientifiques et physiologiques, est apprécié du corps médical et des hygiénistes, car il me sera alors beaucoup plus aisé de lutter contre la mode et les préjugés qui ne tiennent aucun compte des besoins de notre organisme.

Mon premier chapitre aura pour objet l’étude d’un appareil qui joue un rôle considérable dans la toilette féminine et duquel dépendent, pour ainsi dire, toutes les autres parties du vêtement. Je veux parler du corset ; c’est lui qui fera l’objet de ma communication.

Je ne referai pas l’historique de cette pièce du vêtement, ce serait d’un intérêt purement archéologique ; je me bornerai à vous dire qu’il ne fut inventé que pour parer la femme, que son origine est fort ancienne et, qu’au début, il avait une forme très simple, c’était un bandage plutôt qu’un corset. Par la suite, il a subi une série de modifications dans la forme et dans l’exécution ; mais son but est resté le même. Si, pour remplir ce but, il

  1. Travail présenté à la Société de Médecine publique et d’hygiène professionnelle, mai 1895.