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Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/12

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ix
préface

avec ces monuments communauté d’origine sont chantés partout où se trouvent des descendants de Kimris ou de Gaulois : à Chartres, à Pékin, à Alger et jusque dans le pays des Algonquins.

Avant d’entrer dans plus de détails au sujets de nos chants populaires, citons quelques verbiages d’enfants, quelques uns de ces petits riens qui se répètent de génération en génération, et qui, presque tous, nous viennent de France[1] :

— Ventre de son, — estomac d’grue, — falle de pigeon, — menton fourchu, — bec d’argent, — nez cancan, — joue bouillie, — joue rôtie, — p’tit œil, — grot œil, — soucillon, — soucillette, — cogne, cogne, cogne la mailloche !

— Celui là (le pouce) a été à la chasse ; celui-là (l’index) l’a tué ; celui-là (le majeur) l’a plumé ; celui-là (l’annulaire) l’a fait cuire, et celui-là (l’auriculaire) l’a tout mangé, tout mangé, tout mangé !

— Monte échelle ! — monte-là ! — monte échelle ! — monte-là ! — p’tit trou, — casse-cou. — Qu’est-ce qu’i’y a dedans ? — D’l’or et d’l’argent, — Qui est-ce qui l’a mis ? — Père et mère. — Qui est-ce qui l’ôtera ? — Frère et sœur. — Tourne, tourne, tourne, mon petit baril : celui qui rira le premier aura un petit soufflet !

— P’tit couteau d’or et d’argent, ta mère t’appelle, va-t’en !

— Une pomme, deux pommes, trois pommes, quatre

  1. Voir les Chants et Chansons populaires des provinces de l’Ouest, par M. J. Bujeaud, et les Chants et Chansons populaires du Cambrésis, par MM. Durieux et Bruyelle.