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Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/243

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du canada


sur le pont de nantes


Je demandais à une vieille femme de la campagne, qui me chantait cette ronde : Est-ce bien « saluez qui vous plaira » ou « embrassez qui vous plaira » que vous dites dans vos réunions ?

« Faut croire, me répondit-elle, qu’on disait embrassez dans l’ancien temps, puisqu’on chante quelquefois comme cela ; mais, lorsqu’on chante pour danser, on dit toujours saluez. J’suis pourtant plus jeune, et cependant je n’ai jamais vu faire autrement que le salut dans les danses rondes. »

À la ville, où ces rondes étaient dansées autrefois, on était souvent moins scrupuleux ; mais alors on était mal noté, et on s’exposait à faire jaser sur son compte.

Le plus souvent, ces rondes ne sont dansées que par les petits enfants, ou ne sont que simplement chantées. Qui de nous n’a pas été bercé au chant de J’ai tant d’enfants à marier, — Ah ! qui marierons-nous ?C’est le bon vin qui danse, — C’est la plus belle de céans, etc … ?

M. Charles Nisard a dit, en parlant des rondes en général : « Il ne faut pas en dire trop de mal ; elles nous ont endormis au berceau ; elles ont amusé notre adolescence. Chantées sous les yeux d’un père ou d’une mère en l’honneur de quelque joyeux anniversaire, elles se rattachent aux souvenirs de famille les plus doux et à la fois les plus