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Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/259

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du canada

sister les menhirs en les couronnant d’une croix. Il est probable que ces vers étranges :

  
Nous prendrons la fille ainée,
Nous y ferons chauffer les pieds !


sont un reste d’allusions aux sacrifices humains de l’ancien culte gaulois. Cela rappelle le chant de Velléda, dans les Martyrs de Chateaubriand : — « Teutatès veut du sang… au premier jour du siècle… il a parlé dans le chêne des Druides ! » (Soirées Canadiennes, — année 1863.)

L’air sur lequel se chantent ces fragments consiste en quelques phrases musicales sur lesquelles la poésie s’ajuste tant bien que mal, tantôt sur l’une, tantôt sur l’autre de ces phrases, sans ordre régulier.

Cette coutume traditionnelle de courir la Ignolée, si bien décrite par M. Taché, finit par perdre beaucoup de son caractère. Il y a une vingtaine d’années, le maire de Montréal donnait à des jeunes gens, la veille du jour de l’an, des permis de courir la Ignolée, sans lesquels on s’exposait à avoir affaire à la police. Cette mesure de précaution n’empêchait cependant pas toujours les désordres : lorsque, par exemple, deux Guignolées se rencontraient, pour peu qu’on se fût grisé en chemin, il y avait bataille, et les vainqueurs grossissaient leurs trésors du butin des vaincus.

M. Adélard Boucher, m’écrivait de Montréal, l’an dernier :

« … Je suis loin d’oublier la Ignolée, qui se prononce ici, universellement, Guignolée. Malheureusement, toutes mes démarches, jusqu’à présent, n’ont abouti à rien d’utile. Tout le monde sait les premiers vers, rien