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Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/315

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du canada


 
Combien y en a-t-il
De ces méchants maris,
Que tout leur intérêt
C’est d’aller au cabaret,
Pour y passer leur temps
A boir’ tout leur argent !

Le soir arrivé,
Ils revienn’ nt à leur logis
Tout en furibons
Et menant le carillon ;
Disant d’un air fâché :
« Donne-moi à souper !
Promptement fais mon lit,
Car j’ai besoin d’ dormir ! »
Comment pouvoir chérir
Un si brutal mari ?

Vous, à la maison,
Ni pain, ni lard, ni poisson,
N’ayant pas le sou
Et souvent manquant de tout…
Et vos petits enfants
Qui vous diront : « Maman,
Donnez-nous donc du pain,
Car nous mourons de faim ! »
Hélas, quel crève-cœur
Vous f’ ra verser des pleurs !

Mais comme cela
Tous les hommes ne sont pas :
Car tous ces défauts,
Pour un seul, ce serait trop !
Yen a, assurément,
Qui sont plus complaisants :
Ils aim’ nt leurs compagnées
Puisqu’ils les ont épousées,
Ils veul’ nt les soulager :
C’est pour se faire aimer.