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Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/358

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CHANSONS POPULAIRES

l’église ; son âme, peccable sans doute, ne connaît pas la hideuse incrédulité ; un sentiment religieux accompagne toutes ses actions, parle à sa conscience ; il pense à Dieu dans les jeux de la veillée comme dans le travail ; la prière entre un peu dans toutes ses actions. De là, dans ses chansons, l’infini, le permanent, à côté du fini, du passager ; de là le rhythme majestueux, insaisissable du plain-chant à côté du rhythme tangible, mesuré de la musique moderne.

Encore un mot avant d’abandonner ce sujet.

Si j’avais le droit de donner des conseils au lecteur, je lui dirais de lire et de relire les articles sur le rhythme publiés par madame Marie Gjertz, dans le Croisé, (première année) ainsi que tout son opuscule intitulé : La musique au point de vue moral et religieux. Dans ces écrits, tout, pour ainsi dire, serait à citer ; mais je trouve, dans un autre de ses ouvrages, un court passage qui est comme le résumé de toute sa pensée sur le rhythme : je ne saurais vraiment mieux terminer cet article qu’en le mettant sous les yeux du lecteur :

« ..............................................................
L’autre soir Brigitte était au piano, nous ravissant par une de ces inspirations qui livrent son âme. Ce soir là, elle aimait ; chaque son, chaque phrase trouvaient un écho dans mon cœur.

« J’étais placé près de la pendule. Le mouvement du balancier coupant en même temps les phrases musicales et les battements de mon cœur m’irritait les nerfs.