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Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/176

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le fort et le chateau saint-louis

notion transcendante de la liberté élève ceux qui s’unissent pour sa cause au-dessus de toutes ces petites infirmités des esprits faibles. Les cantons suisses fournissent une preuve éclatante de cette vérité. Leur union comprend des états, catholiques et protestants, vivant en paix les uns avec les autres, dans la plus parfaite concorde… Que vous offre-t-on par le dernier acte du Parlement… ? la liberté de conscience dans votre religion ? Non. Dieu vous l’a donnée ; et les pouvoirs temporels avec lesquels vous avez été et vous êtes liés vous en ont solidement stipulé la jouissance dans le présent Congrès, qui est commencé le 5 septembre et a été continué jusqu’à aujourd’hui. Il a été résolu avec une joie universelle et d’une voix unanime que nous regarderions la violation faite à vos droits par l’Acte qui change le gouvernement de votre province, comme une violation de nos propres droits. »

Le reproche fait au gouvernement anglais par le Congrès de Philadelphie (dans son Adresse au peuple de la Grande-Bretagne) d’avoir trop bien traité les Canadiens mit ceux-ci sur leur garde, et lorsque les Anglo-Américains, révoltés contre leur métropole, voulurent s’emparer du Canada, en 1775, ils se heurtèrent à l’indifférence des habitants de la région de Montréal et à l’hostilité active de ceux de la région de Québec. Grâce au clergé et à la classe instruite de la population ; grâce surtout aux recommandations de Monseigneur Briand, évêque de Québec, les « Bastonnais, » ces ennemis séculaires des Canadiens et des Acadiens, échouèrent dans leur tentative, et les « nouveaux sujets, » comme on appelait les Canadiens, surent récompenser le gouvernement britannique de la justice qu’il venait de leur rendre en conservant à la Couronne d’Angleterre son vaste empire actuel de l’Amérique du Nord.