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Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/48

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le fort et le château saint-louis

Le magasin des poudres fut divisé en deux parties : l’une pour y mettre la poudre de la garnison du fort, l’autre pour y mettre la poudre appartenant aux habitants. Cette division existait encore au moment de la démolition du vieux bâtiment, en 1892.

Voici le texte même de la lettre écrite par M. de Denonville, le 20 août 1685, au sujet de cette construction :

« Toutes nos poudres sont dans une maison toute seule au delà de celle de M. de Meulle, dans le milieu d’un champ, à la mercy du premier garnement qui y voudra mettre le feu. Il y en a une petite partie dans ce Château mal nommé, où le feu peut y prendre très aisément. Je ne comprans pas comme on a pu aincy demeurer tranquil en cet estat. »

« J’ay ordonné une garde à cette maison où il faut que nous y metions encor les poudres que vous avés donné cette année, avec celles que nous avons et celles des Bourgeois qui ne pourroient demeurer dans leurs maisons sans un péril manifeste. »

« Je vous demande pardon. Monseigneur, de ce que je fais faire un magasin suivant le modèle que je vous envoye avant que de vous en avoir écrit et d’avoir reçu vostre consentement ; ce qui ne m’arrivera jamais à moins d’un péril aussy manifeste que celuy là. Il ne coustera au Roy pas beaucoup au delà de douze cents écus. M. l’Intendant en a fait faire le marché au rabais, suivant le devis que Villeneufve, l’ingénieur que vous m’avez donné, en a fait ; on tiendra la main à ce que la massonnerie soit bonne. Je croy que vous approuverez sa situation, que couvre en cet endroit le fort qui ne vaut rien du tout. Je l’aurais fait metre volontiers dans le fort pour épargner l’argent du Roy, si il y avait eu de la place suffisamment ».

« Vous voirés, Monseigneur, que je fais une séparation