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lui avoir deffendu d’enseigner, on a trouvé chez luy, 19 garçons et deux filles qui s’enfuyoient. Les écoliers sont ignorans de catéchisme et dissipez. Il n’y a ni livres, ni règlement d’école. On ne fait point la demande du catéchisme, etc. Luy ayant demandé pourquoy ses écoliers étoient si ignorans, il a répondu qu’ils étoient tous nouveaux et qu’au reste, il se disposoit à venir au mois d’aoust à Saint-Charles pour y poursuivre ses estudes, et on lui a dit de ne rien faire sans y avoir bien pensé.

 35.

Juin 1687). Deville, Sœur des susdits, avoit 5 filles. A elle deffendu d’enseigner.

 36.

Juin 1687). Deville. Religieuse. 2 filles.

 37.

Juin 1687). Sarron.

c) Notes générales des inspections. — Telles sont — copiées sur ses calepins — les notes de l’ecclésiastique inspecteur. Je n’en ai rien omis.

Il serait puéril de tenter une comparaison entre les écoles laïques et cléricales. Les conditions — d’une école à l’autre — sont si différentes, que rien ne serait plus impossible.

Cependant, l’inspecteur accable, « la plupart » de ces malheureux laïques sous un monceau d’énormes reproches dont il leur fit lecture en un conférence, le 23 juin 1687.

NOTA touchant les mœurs de la plupart des maistres laïcs
de Saint-Estienne et touchant leurs écoles.

On les voit rarement assister aux ofices des paroisses et y communier ;

On fait l’école en chemise[1] et bonnet de nuit ;

On entend dans les écoles des paroles messéantes et des malédictions, surtout quand les maitres ont trop beu ;

On va tous les jours au cabaret avec les pères des écoliers ;

Les filles passent dans l’école des garçons ;

Les femmes de maistres ne sçavent lire, ont mauvais accent et parlent le patois :

Il y a des écoles où l’on ne fait point la prière ;

L’on ne se sert point des livres imprimés pour les écoles ;

L’on ne fait point lire par bandes ;

  1. L’inspecteur aurait dû, sans doute, employer l’expression locale : « en bras de chemise ».