Page:Galois - Manuscrits, édition Tannery, 1908.djvu/31

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| Quatrième page.|

Abel paraît être l’auteur qui s’est le plus occupé de cette théorie. On sait qu’après avoir cru trouver la résolution des équations (générales) du cinquième degré [1], ce géomètre a démontré l’impossibilité de cette résolution. Mais, dans le mémoire allemand publié à cet effet, l’impossibilité en question n’est prouvée que par des raisonnements relatifs au degré des équations auxiliaires et à l’époque de cette publication, il est certain qu’Abel ignorait les circonstances particulières de la résolution par radicaux. Je n’ai donc parlé de ce mémoire qu’afin de déclarer qu’il n’a aucun rapport avec ma théorie.

[Passage biffé : Depuis, une lettre particulière adressée par Abel à M. Legendre annonçait qu’il avait eu le bonheur de découvrir une règle pour reconnaître si une équation est [ou était] résoluble par radicaux ; mais la mort anticipée de ce géomètre ayant privé la science de ses recherches, promises dans cette lettre, il n’en était pas moins nécessaire de donner une solution de ce problème qu’il m’est bien pénible de posséder, puisque je dois cette possession à une des plus grandes pertes qu’aura (?) faites la science.

Dans tous les cas, il me serait aisé de prouver que j’ignorais même le nom d’Abel, quand j’ai présenté à l’Institut mes premières recherches sur la théorie des équations et que la solution d’Abel n’aurait pu paraître avant la mienne.]


    autre que je n’ai pu déchiffrer. Parmi les noms de cette première liste, qui ne figurent pas dans la seconde, je distingue ceux de :

    Blanchet, Leroy, Poullet de l’Isle, Francœur.

  1. Même erreur est arrivée en 1828 à l’auteur (il avait seize ans). Ce n’est pas la seule analogie frappante entre le géomètre norvégien mort de faim, et le géomètre français condamné à vivre ou à mourir, comme on voudra, sous les verrous d’une prison.
    (Note de l’éditeur.)