Page:Galois - Manuscrits, édition Tannery, 1908.djvu/38

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Ici comme dans toutes les sciences chaque époque a en quelque sorte ses questions du moment : il y a des questions vivantes qui fixent à la fois les esprits les plus éclairés comme malgré eux et sans que [illis.] ait présidé à ce concours. Il semble souvent que les mêmes idées apparaissent à plusieurs comme une révélation. Si l’on en cherche la cause il est aisé de la trouver dans les ouvrages de ceux qui nous ont précédés où ces idées sont présentes à l’insu de leurs auteurs.

La science n’a pas tiré, jusqu’à ce jour, grand parti de cette coïncidence observée si souvent dans les recherches des savants. Une concurrence fâcheuse, une rivalité dégradante en ont été les principaux fruits. Il n’est pourtant pas difficile de reconnaître dans ce fait la preuve que les savants ne sont pas plus que d’autres faits pour l’isolement, qu’eux aussi appartiennent à leur époque et que tôt ou tard ils décupleront leurs forces par l’association. Alors que de temps épargné pour la science !

Beaucoup de questions d’un genre nouveau occupent maintenant les analystes. C’est à découvrir [un lien entre ces questions que nous[1]] attacherons


  1. Passage biffé.