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Tasse lui-même les a désignés sous ce nom dans son admirable poème[1].

Toutefois, « jamais peuple, » ainsi que l’observe fort bien un écrivain célèbre, « ne fut plus éloigné de ce que nous appelons improprement le paganisme et ne fut plus attaché, sans aucun mélange, à l’unité de Dieu. »

On a été plus loin : on a nommé les divinités qu’on a prétendu qu’ils adoraient : Vénus, Astarté, la Lune, Uranie, etc. On a même divinisé pour eux Sala et Merva, collines de la Mecque.

On est tombé dans des erreurs aussi étranges pour tout ce qui concerne leurs autres dogmes et les pratiques de leur culte[2].

Aujourd’hui, si l’on ne nomme plus les musul

  1. Cela tient à ce qu’en Italie, où on connaît si bien les langues classiques et l’antiquité grecque et latine, on ignorait ce qui concerne les religions modernes, parce qu’il était formellement défendu de lire des livres hérétiques. Ainsi, on n’y connaissait pas la religion musulmane, et encore moins les différentes divisions du protestantisme. Pour publier le Coran, Maracci fut obligé de le réfuter et de le déchiqueter dans son travail.
  2. Reland, dans son ouvrage intitulé : De religione mohammedicâ, s’est attaché à réfuter les fausses inculpations que l’on a accumulées contre l’islamisme et contre Mahomet. Mais j’avoue que Reland est trop indulgent et qu’il prend la défense de bien des choses que je crois difficile de pouvoir justifier. On pourrait peut-être même lui reprocher un peu de partialité pour les musulmans.