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Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/7

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dit-il, qu’ils pussent prier volontiers pour le bonheur de son hôte royal[1].

Parmi les visites que le Prince a reçues dans l’Inde, je mentionnerai celle du saiyid Abdullah (dont j’ai souvent parlé dans mes « Discours » et dans mes « Revues »), qui n’a pas manqué d’aller lui présenter ses devoirs, d’autant plus qu’il avait eu l’occasion de le voir à Londres aux réceptions de la Reine auxquelles il avait été quelquefois admis pendant son long séjour en Angleterre. Lorsqu’il fut présenté à l’héritier du trône de la Grande-Bretagne, le Prince le reconnut aussitôt et s’informa de sa position au gouverneur du Bengale, qui lui fit savoir qu’il était actuellement « inspecteur des écoles du Bihar[2] ».

L’Awadh Akhbâr[3] donne, d’après un correspondant du « Delhi Gazette » auquel il en laisse la responsabilité, l’article suivant :

Lorsque le Prince de Galles était à Calcutta, il exprima le désir que le roi d’Aoude, S. M. Wajid Ali Schah, vint le voir ; mais le roi répondit noblement : « Si le Prince me considère comme roi, il n’est pas opportun que j’aille lui faire visite. Si, au contraire, je ne suis qu’un faquir exilé de mon pays, comment aller dans cette position voir un si grand personnage ? » Ces nobles paroles produisirent, dit-on, une grande impression sur l’esprit du Prince ; il alla voir lui-même comme un simple particulier S. M. Wajid Ali Schah, et, au milieu de la conversation, il lui promit sa recommandation auprès de la Reine. Lorsque le Prince quitta le roi, Sa Majesté lui offrit en nazar un jarîb[4] enchassé de perles et de diamants. De cette visite et des paroles

  1. « Allen’s Indian Mail » du 31 janvier 1876.
  2. Awadh Akhbâr du 16 février 1876.
  3. No du 18 février 1876.
  4. Sorte de bâton de commandement, quelque chose comme le bâton de maréchal.