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cacidas et de courts masnawis, souvent réunis en diwans ; toutefois, ce dernier dialecte a toujours conservé une sorte de supériorité sur l’autre, parce qu’on l’écrit plus régulièrement ; et ainsi tous les tazkiras dont je parle roulent spécialement sur les poëtes urdus, et ne parlent que subsidiairement, pour ainsi dire, des poètes du Décan. Ce que dit Mir, dans la préface de son Nikât uschschu’ara, vient à l’appui de mon assertion :

» Quoique le rekhta, dit-il, ait son origine dans le Décan[1] toutefois, comme ce pays n’a pas produit des poëtes bien distingués[2], je n’ai pas dû commencer par mentionner les noms de ces poëtes, mais je ne veux pas cependant les négliger entièrement, et j’en mentionnerai quelques-uns. »

Il y a des biographies spéciales des écrivains hindis : on les nomme Kab mâla « Rosaires des poëtes », mais celles qui sont parvenues à ma connaissance sont peu nombreuses.

Je connais en tout environ soixante et dix Tazkiras[3] et autres ouvrages bibliographiques ou anthologiques originaux des auteurs hindoustanis. C’est un champ vaste mais ignoré pour l’histoire littéraire de l’Inde[4] ; aussi vais-je donner quelques détails sur chacun de ces ouvrages.

  1. Voyez ce qui a été dit plus haut à ce sujet.
  2. À la lettre : « Bien ficelés, » marbut, (2) II Ép. II.
  3. Ce mot signifie proprement « mémorial ». On le donne aux biographies anthologiques des poëtes de l’Orient musulman.
  4. Les biographies ou tazkiras des poëtes persans, tant de la Perse que de l’Inde, sont aussi fort nombreux. Feu Nath. Bland en a signalé quarante-six dans le Journal de la Société royale asiatique de Londres (t. IX, p. 111 et suiv.), depuis celui de ’Aufi, qui est le plus ancien et l’objet principal de son mémoire, jusqu’au tazkira contemporain de Ahmad ’Ali, sans compter ceux qui ne sont pas parvenus à sa connaissance, ce qui les porte