Page:Garcin de Tassy - Manuel de l’auditeur du cours d’ourdou.djvu/40

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Quand nous allâmes à la douane, les douaniers nous visitèrent ; car il est défendu d’introduire en France certaines marchandises, et quand on vous les trouve, on les saisit et on vous fait payer une forte amende : aussi deux passagers qui avaient apporté du Bengale quelques pièces d’étoffe furent-ils obligés de les cacher, comme des voleurs, en les roulant autour de leur corps.

Je restai seize jours à Nantes, après quoi je partis pour Calais, où je demeurai quinze jours. J’eus ainsi le temps de voir la ville et les environs. Je remarquai que les gens du pays construisent les murs de leurs habitations avec des pierres et du plâtre, et les recouvrent avec des planches sur lesquelles ils posent des tuiles. Il n’y a pas de bambous en Europe ; c’est pourquoi on se sert de planches pour la toiture des maisons. On dit que les Français sont plus habiles que les Anglais dans la musique, la danse et les autres arts d’agrément ; et que bon nombre de ces derniers envoient leurs enfants en France pour y recevoir leur éducation. Ils ont aussi beaucoup plus que les Anglais le talent de se faire valoir : aussi acquièrent-ils souvent dans les pays étrangers des dignités et des honneurs.

De Calais j’arrivai à Douvres, où grands et petits me témoignèrent de l’intérêt et me traitèrent comme une ancienne connaissance. On me conduisit à un bal, où mon costume étranger attira les regards : j’étais allé voir un spectacle, et je servis moi-même de spectacle.

À Londres, je ne fus pas moins bien traité. Je ne puis faire assez l’éloge de la bonté des Européens envers les étrangers : ils ont pour moi plus d’attention et d’amitié que pour leurs propres compatriotes. Je me promenais dans les parcs