Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/20

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colonie. Elle s’enquiert des croyances et des besoins des populations malgaches, de leur manière d’être, de vivre et de penser.

Des pasteurs protestants français, français de race, d’esprit et de cœur, vont rayonner dans toute l’île et s’efforcer de propager, avec leur culte, l’influence de la mère patrie.

C’est on ne peut mieux.

Mon visiteur ajoutait que certainement le protestantisme franciserait Madagascar aussi complètement qu’il a francisé Tahiti, sous les auspices et grâce à la ténacité du missionnaire Viénot.

C’est une belle espérance. Et certes, en ma qualité de Français, je fais des vœux sincères pour qu’elle se réalise un jour.

Malheureusement, nous n’en sommes pas là.

Les pasteurs français dans l’Imerina sont peu nombreux, très peu nombreux. Leur action est bien faible encore. Et avant qu’ils aient réussi à contrebalancer quelque peu l’influence antifrançaise — je dis et je maintiens le mot — l’influence antifrançaise des pasteurs anglais, bien des événements se passeront dans notre nominale colonie de Madagascar, qui est un peu plus grande que Tahiti, l’on voudra bien en convenir.

Si l’on veut, en tout cas, atteindre ce résultat merveilleux d’une Emyrne enfin française, je ne crois pas qu’il faille tolérer plus longtemps l’audace, humiliante pour nous, de ces pasteurs anglais qui ne craignent pas de venir, à notre nez, prêcher contre nous des révoltes sanglantes. Messieurs les pasteurs anglais nous prennent évidemment pour des niais : qu’on leur prouve le contraire en les envoyant catéchiser les colonies anglaises et voir si nous y sommes.

C’est tout ce que j’ai demandé dans mes articles, en protestant contre l’étrange tolérance dont nos mortels détracteurs sont l’objet, et tout en restant en dehors de