Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/22

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ment, au rôle que peuvent jouer nos missions protestantes françaises, pour arracher les populations de l’île à l’influence des missions anglaises, si fortement hostiles à notre domination.

Dans la véritable conférence que j’ai eue avec le pasteur protestant qui m’a rendu visite à ce sujet, mon interlocuteur m’avait longuement entretenu des bienfaits de la mission Viénot à Tahiti. À l’entendre, avant la venue de ce pasteur dans les îles de la Société, les populations tahitiennes étaient plutôt inféodées à l’influence anglaise. Mais M. Viénot était venu. Et les sujets de Pomaré s’étaient francisés à sa chaude parole.

Nul doute que les Malgaches ne veuillent suivre un aussi remarquable exemple, le jour où les missions protestantes françaises, avec l’appui du gouvernement, auraient reçu la tâche de répandre, parmi les sujets de Ranavalo, la bonne parole réformiste.

Le pasteur Loga franciserait Madagascar, comme Viénot avait francisé Tahiti, c’était de la dernière évidence.

Cette opinion de mon interlocuteur, je l’ai scrupuleusement rapportée dans mon dernier article. Et c’est elle précisément qui me vaut de reprendre aujourd’hui la question.

Un de nos compatriotes, qui connaît les affaires de Tahiti pour les avoir pratiquées, m’adresse en effet la lettre suivante, touchant le rôle des missions protestantes, et particulièrement de la mission Viénot dans l’établissement de notre étroit protectorat sur les îles de la Société.