Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/31

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ments de considération ou autres qu’ils ont pu professer jusqu’ici à l’égard de leurs confrères anglicans, en prenant réellement la suprématie sur ces derniers, et non en paraissant, aux yeux des populations, n’être que leurs très humbles serviteurs. En un mot, qu’ils se montrent Français d’abord, protestants après, et qu’ils se donnent corps et âme au but poursuivi : Madagascar, colonie française !

Je le déclare ici : profondément respectueux de toutes les croyances, de tous les dogmes, autant qu’ils ne sortent pas du domaine de la conscience, je sais par expérience quel empire leurs représentants ont sur l’esprit des populations indigènes de nos colonies : aussi ces derniers ont constamment trouvé en moi l’aide qu’ils étaient en droit d’attendre pour le succès de leur œuvre moralisatrice. Mais j’ai toujours considéré comme le premier de mes devoirs de Français et de fonctionnaire, de suivre attentivement leurs efforts et au besoin d’entraver leur action quand, même à leur insu et seulement par la force des choses, elle s’exerçait à l’encontre de l’influence de la France.


Dijon, 10 septembre 1896.

P. GARDEY.