Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/52

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Ils savaient qu’ils ne pouvaient rien, ou très peu de chose pour l’enseignement de la langue française, n’étant pas en nombre. Et plutôt que de l’annihiler, ils devaient, dans les conditions spéciales du pays, accepter franchement le concours de leurs confrères catholiques en ne voyant en ceux-ci que des pionniers de la première heure, travaillant pour la France. Les moyens ne leur faisaient pas défaut pour arrêter court tout acte de propagande religieuse qui se fût produit dans les écoles.

On revient donc à l’ancien état de choses ; les ministres indigènes du culte protestant reprennent la direction des écoles et il est créé une situation très anormale par la disposition ci-après de la nouvelle ordonnance :

Néanmoins dans les districts où « deux cultes se trouvent établis, il pourra y avoir une école pour chacun des cultes », disposition qui restera à l’état de lettre morte attendu que les ressources bugétaires ne permettront pas d’organiser ces écoles dans des conditions convenables de vitalité. En outre, elles deviendront autant de centres de propagande religieuse au détriment de l’instruction.

Vers cette époque la mission protestante française créa à Papeete un établissement d’instruction pour les enfants des deux sexes qu’elle dénomma « Écoles françaises indigènes », donnant ainsi à entendre que le dit établissement avait le monopole de l’enseignement de la langue française aux indigènes. Nous verrons plus loin ce que fut cet enseignement.

Le 6 juin 1866, M. le pasteur (?) Charles Viénot prit la direction de cet établissement.

Ce pasteur (?) n’a aucune attache officielle ou