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HISTOIRE

guerre. Les Iroquois, semblables à ces essaims de mouches qui incommodent plus qu’ils ne nuisent, troublaient encore le repos du pays, mais sans lui causer de grands dommages.

Cette situation était le fruit de la vigilance, de l’activité et de l’énergie de M. de Frontenac, auquel le roi avait fait mander au début de la guerre qu’il n’avait aucun secours à lui envoyer. La supériorité qu’il avait su reprendre sur ses ennemis avec les seules ressources du Canada, et qui avait eu l’effet de rendre ses alliés plus dociles, le faisait craindre des uns et respecter des autres. Non seulement il avait repoussé l’invasion, mais il allait bientôt être capable de seconder les projets de Louis XIV, de porter la guerre, à son tour, chez les ennemis. Jusqu’à la paix aucune armée hostile ne foulera le sol canadien, excepté quelques Sauvages, qui s’introduiront furtivement et disparaîtront de même au premier bruit d’une arme sous les chaumières.

Néanmoins les succès du gouverneur et la sécurité qu’il avait rendue au pays, n’avaient point désarmé ses ennemis, aussi jaloux de sa supériorité que blessés de l’indépendance de son esprit. Ceux qui tremblaient au seul nom des Iroquois, lorsqu’il revint en Canada, cherchèrent à ternir, sa gloire lors-