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DU CANADA.

loi était plus qu’injudicieuse ; elle le greva d’une nouvelle charge que le consommateur dût payer, car l’on sait que la marchandise supporte non seulement les frais qu’elle occasionne, mais encore la demeure ou l’intérêt de l’argent qu’elle coûte.

Le numéraire, ce nerf du trafic, manquait presque totalement dans les commencemens de la colonie. Le peu qui y était apporté par les émigrans ou autres, en ressortait presqu’aussitôt, parce que le pays produisait peu et n’exportait encore rien. Les changemens fréquent que l’on fit plus tard dans le cours de l’argent, n’eurent d’autre effet que de faire languir le commerce qui naissait à peine. L’on sait qu’il n’y a aucune question sur laquelle il soit plus facile de se tromper, que sur la question des monnaies. Le besoin s’en faisait vivement sentir dans les îles françaises du golfe du Mexique. La compagnie des Indes occidentales obtint la permission du roi d’y faire passer en 1670 pour 100 mille francs de petites espèces marquées à un coin particulier ; et deux ans après il fut ordonné que cette monnaie ainsi que celle de France, aurait cours dans toutes les possessions françaises du Nouveau-Monde en y ajoutant un quart en sus. Malgré cette addition de 25 pourcent qui était, il est vrai, loin d’être exorbitante pour couvrir la différence du change