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HISTOIRE

vaient des animaux et construisaient des bateaux et des goélettes ; une centaine habitaient les îles rocheuses et arides de Madame, quelques autres s’étaient répandus sur la côte à l’Indienne, à la baie des Espagnols (Sidney), au port Dauphin ainsi qu’en plusieurs autres endroits de l’île.

Le gouvernement du Cap-Breton et de St.-Jean était entièrement modelé sur celui du Canada. Le commandant, comme celui de la Louisiane, était subordonné au gouverneur général de la Nouvelle-France résidant à Québec ; mais vu l’éloignement des lieux, ces agens secondaires étaient généralement indépendans de leur principal. Dans ces petites colonies, l’autorité et les fonctions de l’intendant étaient aussi déférées à un commissaire-ordonnateur, fonctionnaire qui a laissé après lui en Amérique une réputation peu enviable.

Au temps de la guerre de 1744 M. Duquesnel était gouverneur du Cap-Breton, et M. Bigot commissaire-ordonnateur. L’on connaît peu de chose sur le premier ; à peine son nom est-il parvenu jusqu’à nous. Le second faisait alors au Cap-Breton, loin de l’œil de ses maîtres, cet apprentissage d’opérations commerciales dont les suites ont été si fatales à toute la Nouvelle-France. On entretenait dans l’île 8 compagnies françaises de 70