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HISTOIRE

n’amena pas la guerre, car déjà elle était résolue, mais il la précipita. Washington continua son chemin et alla construire le fort palissadé de la Nécessité sur la rivière Monongahéla qui se jette dans l’Ohio, où il attendait de nouvelles troupes pour aller attaquer le fort Duquesne, lorsqu’il fut attaqué lui-même. M. de Contrecœur en apprenant la mort tragique de Jumonville résolut de le venger. Il donna 600 Canadiens et 100 Sauvages[1] à M. de Villiers, frère de la victime, pour aller attaquer dans son nouveau fort, Washington, lequel voyant arriver les Français, sortit dans la plaine avec 400 hommes qu’il rangea en bataille, pour les recevoir ; mais ses soldats n’attendirent pas la première décharge des assaillans, ils se replièrent aussitôt sous leurs retranchemens garnis de 9 pièces de canon. Le feu fut très vif de part et d’autre ; mais les Canadiens combattaient avec tant d’ardeur qu’ils éteignirent le feu des batteries. La fusillade dura jusqu’au soir, que les assiégés capitulèrent afin d’éviter un assaut. Ils avaient perdu 58 hommes, et les vainqueurs 73. Ceux-ci rasèrent le fort et se retirèrent. Tels sont les humbles exploits par lesquels le futur conquérant des libertés américaines commença sa carrière ; la guerre parut

  1. Documens de Paris.