Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
98
HISTOIRE

gager dans cette entreprise, résolution qui fut ensuite la cause de difficultés fort graves entre lui et M. de Vaudreuil. Au reste, la question des subsistances étant la plus importante pour le Canada, où la disette allait en augmentant, le trophée le plus agréable que l’on trouva dans la nouvelle conquête, fut 3,000 quarts de farine et de lard qu’on apporta en triomphe à Carillon.

Après cette campagne l’armée se retira dans ses lignes jusque dans l’automne, qu’elle alla prendre ses quartiers d’hiver dans l’intérieur du pays.

La récolte y avait entièrement manqué. Il y avait des paroisses qui avaient à peine recueilli de quoi faire les semailles. Les blés qui avaient la plus belle apparence sur pied, ne rendirent aucun aliment à cause de la grande quantité de pluie qui était tombée dans le milieu de l’été. Le peuple des villes était déjà, comme on l’a dit, réduit à 4 onces de pain par jour depuis le mois de mai. L’on craignit dans l’automne qu’il n’en manquât totalement dès le mois de janvier (1758). 200 quarts de farine furent mis en réserve pour la nourriture des malades dans les hôpitaux jusqu’au mois de mai. Les maisons religieuses, furent réduites à une demi-livre de pain par tête par jour ; et il fut proposé de fournir aux