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DU CANADA.

la conquête du Canada avait occasionné à ses envahisseurs l’armement de trois fois plus d’hommes qu’il comptait lui-même dans son sein de soldats et d’habitans capables de porter les armes,[1] fait qui témoigne de la crainte que ces braves, si faibles en nombre, avaient inspirée à leurs ennemis.

En vue de ces immenses préparatifs, l’on fit faire dans l’hiver le dénombrement des hommes capables de servir ; il s’en trouva 15,000[2] de l’âge de 16 à 60 ans. Les troupes régulières montèrent seulement à 5,300 hommes après l’arrivée des 600 recrues dont nous avons parlé plus haut.[3] On sait que depuis l’origine de la colonie toute la population était armée en Canada. Le 20 mai le gouverneur adressa une circulaire à tous les capitaines de milice

  1. Les journaux des colonies anglaises portaient leurs forces de terre à 60,000 hommes. « L’Angleterre a actuellement plus de troupes en mouvement dans ce continent que le Canada ne contient d’habitans, en comprenant les vieillards, les femmes et les enfans. Quel moyen de pouvoir résister à cette multitude. » — Lettre de M. Doreil, commissaire des guerres, au ministre.
  2. Gouvernement de Québec 
    7,511
    Gouvenement de Trois-Rivières 
    1,313
    Gouvenement de Montréal 
    6,405

    15,229  hommes.
  3. 8 bataillons de ligne 
    3,200
    2 batallons de la marine et des colonies 
    1,500
    Recrues 
    600

    5,300  hom