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HISTOIRE

proche. Il paraît qu’il commença dès lors à avoir des doutes sur le résultat. Ses tâtonnements dévoilèrent au général Montcalm l’indécision de ses plans et le confirmèrent dans sa résolution de rester immobile dans son camp de Beauport. Ne pouvant approcher de Québec, Wolfe résolut, en attendant qu’il découvrit quelque point vulnérable pour attaquer Montcalm, de bombarder la ville et de dévaster les campagnes dans l’espoir d’obliger les Canadiens à laisser l’armée pour mettre leurs familles et leurs effets en sûreté.

Une partie de l’armée anglaise qui était débarquée sur l’île d’Orléans, traversa en effet à la Pointe-Levy le 30 juin, et y prit position en face de la ville en délogeant un petit corps de Canadiens et de sauvages qui y avait été placé en observation ; c’était ce que le général Montcalm appréhendait le plus et ne pouvait empêcher à cause de la nature des lieux. N’osant risquer un gros corps au-delà du fleuve, il donna, lorsqu’il vit les préparatifs de l’ennemi pour le bombardement 14 ou 1500 hommes de toutes sortes à M. Dumas pour tâcher de surprendre et détruire les ouvrages et les batteries du général Monkton. Cet officier traversa le fleuve au sault de la Chaudière dans la nuit du 12 au 13 juillet et se mit en marche sur deux colonnes ; mais