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HISTOIRE

juillet. Dans la nuit même les assiégeans commencèrent une parallèle à 300 toises des murailles. Du 13 au 22 ils ouvrirent successivement le feu de plusieurs batteries de mortiers et de canons, et parvinrent au corps même de la place. La mort de leur commandant, le général Prideaux, tué par un mortier qui éclata, ne ralentit point leurs travaux, que sir William Johnson qui le remplaça en attendant son successeur, poussa avec la plus grande vigueur malgré la vivacité du feu des assiégés. Bientôt les bastions du fort furent en ruine et les batteries complètement rasées. L’on était réduit à faire des embrasures avec des paquets de pelleteries, et à bourrer les canons avec des couvertes et des chemises, faute d’autres matières. Cependant le feu de l’ennemi augmentait à chaque moment de force et d’efficacité, et les murailles s’écroulaient de toutes parts. Déjà la brèche était praticable sur un large front, et on n’avait qu’un homme par 10 pieds pour garnir celui d’attaque. Depuis 17 jours personne ne s’était couché : un grand nombre d’hommes était hors de combat. On n’attendait plus enfin de salut que des renforts demandés et qui arrivaient des postes supérieurs. Dès le 23 Pouchot avait reçu des lettres d’Aubry, commandant du Détroit, et de Ligneris, qui l’informaient