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DU CANADA

le lac Champlain, forcer le passage de l’île aux Noix et St.-Jean, et marcher sur le point indiqué ; enfin, le général Amherst devait assembler une armée nombreuse à Oswégo, descendre le fleuve St.-Laurent en s’emparant de tous les postes français qu’il trouverait sur son chemin, et se réunir aux deux autres corps devant Montréal. Les Français n’ignoraient pas les préparatifs de leurs ennemis, et le gouverneur ainsi que le général de Lévis ne songeaient qu’au moyen de les prévenir par une attaque subite contre le poste central où ils avaient pris pied en Canada, à savoir Québec, pour être prêts à donner la main aux secours qu’ils avaient demandés en France, et de l’arrivée desquels avant ceux des Anglais, dépendait désormais le salut du pays.

L’on avait d’abord résolu d’attaquer Québec dans l’hiver ; mais il fallut ajourner cette entreprise au printemps. Ce délai fut employé à réorganiser l’armée, à ramasser des vivres et à préparer les embarcations nécessaires pour descendre le fleuve à la débâcle des glaces. Malgré les plus grands efforts, l’on ne put réunir un matériel suffisant pour faire un siège. L’on manquait complètement de grosse artillerie et il y avait peu de poudre. Cependant l’on ne désespérait pas de réussir soit à la faveur d’une surprise, soit à l’aide des secours attendus.