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DU CANADA

Sans attendre que la navigation du fleuve fut complètement ouverte, le général de Lévis envoya, le 16 et le 17 avril, l’ordre aux troupes de lever leurs quartiers d’hiver et de se mettre en marche, celles qui se trouvaient les plus rapprochées de Québec par terre et les autres par eau. Les champs étaient encore couverts de neige et les rives du St.-Laurent bordées de glaces, le centre du fleuve charriant avec le flux et le reflux de la marée celles qui étaient mobiles. Le général de Lévis rappela à sa petite armée que pour son honneur, la gloire des armes et le salut du pays, elle devait chercher à réparer la perte de la journée du 13 septembre, et se souvenir que c’étaient les mêmes ennemis qu’elle avait eu à combattre à Oswégo, au fort George et à Carillon. Elle s’ébranla le 20. La partie qui descendait par eau fut embarquée sur les deux frégates qui escortaient les petits Vaisseaux sur lesquels étaient chargés l’artillerie, les vivres et les

    « Nous comptons qu’indépendamment des Acadiens, les habitans du gouvernement de Québec, ou du moins la plus grande partie, se joindront à cette armée aussitôt que la place sera investie. Nous écrivons pour cet effet à Mrs. les curés et capitaines de milice…

    « M. le chev. de Lévis sait que nous ne pouvons pas lui donner une armée plus considérable, les milices qui resteront dans les gouvernemens des Trois-Rivières et Montréal étant indispensablement nécessaires pour ensemencer les terres ; il sait aussi que nous devons en même temps pourvoir à la sûreté des frontières des lacs Champlain et Ontario. » Document de Paris.