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DU CANADA

plutôt sacrifié, à la sympathie qu’il semblait porter, aux Canadiens qu’à des abus de pouvoir. Murray, repassé à Londres, n’eut besoin que de mettre devant les yeux des ministres le recensement qu’il avait fait faire en 65 de la population du Canada, pour démontrer l’absurdité du projet d’exclure les catholiques du gouvernement, puisque d’après ce recensement il n’y avait que 500 protestans sur 69,275 habitans.[1] Le comité du conseil privé du roi, chargé de conduire l’investigation, fit rapport en 67 que les charges portées contre lui étaient scandaleuses et mal fondées ; mais son acquittement ne le fit point revenir en Canada.

L’administration du général Murray n’avait pas été seulement troublée au dedans : elle avait été aussi inquiétée au dehors par une attaque des Indiens occidentaux, qui fut repoussée néanmoins avec assez de facilité. Les Français étaient à peine sortis de l’Amérique que ces peuplades barbares sentirent toute la

  1. Il n’y avait que 36 familles protestantes dans les campagnes. En 1765, il n’y avait que 136 protestans dans le district de Montréal : État officiel dressé sur les rapports des Juges de Paix, déposé aux archives provinciales.