Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
HISTOIRE

nales et sur les bords de la mer. Toutes les colonies anglaises étaient dans l’étonnement en voyant le résultat de la compagne. « Quatre armées étaient sur pied, dit un de leurs historiens (Minot), pour repousser les empiétemens des Français ; nos côtes étaient gardées par la flotte du brave et vigilant Boscawen ; nous n’attendions qu’un signal pour nous emparer de la Nouvelle-France. Mais quel n’a pas été notre désappointement ? On a réussi en Acadie, il est vrai, mais Braddock a été défait ; mais Niagara et St.-Frédéric sont encore entre les mains des Français ; mais les barbares ravagent nos campagnes, égorgent nos habitans ; nos provinces sont déchirées par les factions et nos finances sont dans le délabrement. » Les préparatifs pour l’expédition contre le fort St.-Frédéric avaient coûté, suivant le même historien, à la Nouvelle-Angleterre seule, £80,000, outre un grand nombre de réclamations qui restaient encore à régler. Ces provinces se voyaient donc, contre leur attente, exposées à tous les malheurs de la guerre qu’elles avaient tant désirée, pour satisfaire une ambition que pouvait seule justifier à leurs yeux la supériorité de leurs forces.

La saison des opérations tirant à sa fin, les troupes françaises vinrent prendre leurs cantonnemens d’hiver dans les environs de Mont-