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DU CANADA

pas d’ailleurs plus de hardiesse à la presse, qui continua de garder le silence sur les affaires publiques. C’est à peine si l’on osait publier des opinions fort innocentes dans des correspondances anonymes. C’est ainsi que la Gazette de Montréal de Mesplet rapporte sans oser mentionner les noms ni le lieu du banquet, que dans cette ville la nouvelle constitution fut fêtée par de jeunes citoyens. « Nous nous réjouissons, dit leur président, de ce que cette province, après avoir été depuis la conquête victime de l’anarchie, de la confusion et du pouvoir arbitraire, prend enfin cet équilibre heureux, dont l’harmonie générale doit être le résultat. Nous nous réjouissons de ce que nous, dans l’âge de donner des enfans à la patrie, nous aurons la douce satisfaction de lui offrir des hommes libres. Le nouvel acte qui règle cette province est un acheminement, j’espère, à quelque chose de plus avantageux pour elle. La politique a mis la première main à cet ouvrage ; la philosophie doit l’achever. » Entre les toasts qui furent portés après celui au roi, l’on remarque les suivans :

L’abolition du système féodal,
La liberté civile et religieuse,
La liberté de la presse,
La liberté et l’intégrité des jurés,
La révolution de France,