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DU CANADA.

un corps de Canadiens et de sauvages, le 14 au point du jour, chassa ces troupes et s’établit entre les deux torts, jetant, par ce mouvement hardi, l’intimidation parmi les assiégés et les séparant en deux. Cette manœuvre fut suivie de l’établissement d’une batterie de 9 canons sur le bord de l’escarpement de la rivière, du côté opposé au fort Oswégo, laquelle ouvrant un feu plongeant dans les retranchemens qu’il y avait autour de cette place, frappait les soldats découverts jusqu’aux genoux et leur ôta toute espérance de s’y maintenir. À sept heures du matin le colonel Mercer ayant été tué, quelques heures après les assiégés demandèrent à capituler. La rapidité des travaux du siège, le passage audacieux de la rivière qui leur ôtait toute retraite, la mort de leur commandant, tout contribua à les décider à prendre une résolution que les assiégeans n’osaient pas espérer sitôt, car les Anglais avaient, à peu de distance, un corps de 2,000 hommes sous les ordres du général Webb, que Montcalm s’attendait d’un moment à l’autre à voir paraître, et qu’il s’était préparé, du reste, à bien recevoir. Le colonel Mercer avait écrit à Webb, le 12 à 4 heures du matin, pour l’informer de sa situation et l’appeler à son secours ; mais 2 heures après, la lettre interceptée était remise au général français, qui